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Un gars qui utilise un ordinateur dans une bibliothèque

Glossaire

Cherry picking

Lorsque l'on fait des recherches sur internet pour trouver une réponse à une question ou des informations sur un sujet qui nous passionne, on peut avoir tendance à ne cliquer et à ne retenir que celles qui vont dans le même sens que nos opinions et nos croyances. Ce biais de confirmation est aussi appelé en Anglais le cherry picking, ou littéralement "ramasser les cerises", sous-entendu celles qui nous paraissent les plus rouges. Les énoncés pseudoscientifiques ont souvent recours à ce type de raisonnement fallacieux pour ne présenter que les données qui soutiennent et confirment leurs conclusions. En revanche, les articles publiés dans les revues scientifiques rendent plus volontiers compte des ratés, des erreurs, des résultats inexploitables etc... et ce dans un souci de transparence et d'ouverture à la discussion.

Clickbait

Sur internet et les réseaux sociaux, la compétition pour capter l'attention des utilisateur·ices est féroce. C'est pourquoi certains sites web utilisent des tactiques plus ou moins honnêtes pour y parvenir. Parmi elles, le clickbait figure parmi les plus courantes. En Anglais, clickbait signifie littéralement "appât à click". Lorsque l'on dit d'un titre qu'il fait du clickbait, on veut dire par là qu'il est formulé de telle sorte à piquer notre curiosité, nous poussant ainsi à cliquer dessus et à accéder au site internet qui contient la suite de l'article (bien souvent sans intérêt ou de mauvaise qualité). Or, le plus de gens voient une page web, le plus de gens voient les publicités qu'il y a dessus ! Les auteur·es du site et de l'article ont donc intérêt à ce que leurs affirmations rencontrent un public très large pour promouvoir leur site internet. 

Croyances complotistes

Les théories du complot ont très mauvaise réputation. Elles sont définies comme des tentatives paranoïaques de trouver des coupables et des causes à des événements tragiques. Or, les complots existent vraiment ! Ce sont des plans tenus secrets, orchestrés par un groupe de personnes pour contourner les lois, les régulations et les institutions, afin de gagner de l'argent et/ou du pouvoir. Des procès historiques ont mené à des condamnations, par exemple des grandes entreprises de tabac en 2006 pour avoir volontairement trompé le public sur les effets dangereux de la cigarette sur la santé. Mais jusqu'à ce que les comploteurs et les comploteuses fassent face à la justice, ce ne sont que des théories ! C'est pourquoi il faut distinguer les théories du complot d'un mode de pensée complotiste ou conspirationniste. Quand une personne privilégie une explication complotiste à un décès, une catastrophe naturelle ou encore une élection que son parti n'a pas remportée, elle peut avoir besoin de trouver un sens à ce qui peut lui causer de la souffrance et/ou être influencée par ses préjugés à l'encontre de certains groupes. Les personnes de confession juive sont souvent les cibles des théories du complot, ainsi que d'actes et de paroles violents. Par ailleurs, adhérer à une théorie du complot renforce les risques d'adhérer à plusieurs, quand bien même celles-ci se contredisent entre elles.

Debunking

Le debunking ("démystifier" en Français) consiste à démontrer en quoi une affirmation ou un énoncé est exagéré ou faux, en faisant appel à une ou plusieurs disciplines. Par exemple, pour analyser et démonter un à un les arguments qui soutiennent la théorie de la Terre plate, nous devons faire appel à l'Astronomie, la Physique et peut-être aux sciences historiques et la Théologie. (Voir Fact-checking)

Désordre(s) de l'information

Défi

  • La désinformation : D'après la Commission Européenne, les deux ingrédients de la désinformation sont le caractère faux et l'intention de causer du tort. Il s'agit "d'information fausses vérifiables qui ont été créées (...) et disséminées pour gagner de l'argent ou tromper volontairement les gens (...)" (2022). Pour paraître crédibles, les auteur·es peuvent user de fausses connexions, s'approprier les codes du journalisme, utiliser à tort le logo d'une organisation ou modifier des images au moyen de logiciels ou de l'intelligence artificielle.

    • Exemple : En 2016, la rumeur s’est répandue que le Pape François soutenait le candidat Donald Trump dans les élections présidentielles états-uniennes

  • La mésinformation : Lorsqu'une personnage partage des informations fausses à ses ami·es ou sa famille, elle le fait sans doute parce qu’elle la croie sincèrement vraie. C'est ce qu'on appelle la mésinformation : une “information fausse vérifiable (...) est diffusée sans l’intention de tromper”.

    • Exemple : Un grand-parent inquiet partage sur la conversation de groupe WhatsApp de sa famille des articles pseudomédicaux sur les dangers de la vaccination contre le Covid-19.​

  • La malinformation : La malinformation fait éférence à une “information factuellement correcte utilisée pour causer du tort”.

    • Exemple : En 2016, un journaliste du tabloid britannique le Daily Beast a révélé sans leur consentement la présence d'athlètes olympiques sur des applications de rencontre LGBTQIA+, afin de produire un article "humoristique" et ce sans évaluer les risques de discriminations voire de charges criminelles que ces athlètes pourraient rencontrer dans leur pays d'origine.​

Pour plus d'informations, de définitions et d'exemples, vous pouvez consulter les ressources éditées par le collectif First Draft, disponibles en Français, en Espagnol, en Allemand et en Anglais : Se former.

Discours de haine

D'après le Conseil de l'Europe, le discours de haine fait référence à "tout type d'expression qui incite à, promeut, diffuse ou justifie la violence, la haine ou la discrimination à l'encontre d'une personne ou d'un groupe de personnes, ou qui les dénigre, en raison de leurs caractéristiques personnelles ou de leur statut réels ou attribués telles que la «race»[2], la couleur, la langue, la religion, la nationalité, l'origine nationale ou ethnique, l'âge, le handicap, le sexe, l'identité de genre et l'orientation sexuelle." (Source)

Éducation au numérique, aux médias et à l'information

L'éducation aux médias, au numérique et à l'information (EMNI) sont souvent définies comme étant un ensemble de compétences que nous pouvons et devons acquérir pour naviguer sur internet en toute sécurité et se prémunir des fausses informations. Cependant, cette définition ne fonctionne que si nous considérons que nous sommes de utilisateur·ices passifs et passives d'internet et des réseaux sociaux, c'est-à-dire qui ne postent pas, ne partagent pas et n'interagissent pas avec les autres. Or, ce n'est pas le cas ! Le cadre européen DigComp nous permet d'élargir cette définition et d'en faire un véritable outil d'émancipation. L'EMNI est définie comme la "capacité à accéder, gérer, comprendre, intégrer, communiquer, évaluer, créer et disséminer des informations de manière sécurisée et appropriée par le biais des outils numériques.”

Le cadre retient cinq domaines dans lesquels développer des compétences, le premier étant l’éducation aux médias et à l’information, définie comme la capacité à naviguer, rechercher, filtrer, classer et faire l’évaluation critique d’informations trouvées en ligne. Il s’agit de compétences essentielles pour mieux penser, mieux communiquer et mieux contribuer aux espaces numériques en tant que citoyen·nes.

 

Fact-checking

 Bien que l'expression anglaise soit démocratisée, on peut traduire fact-checking littéralement par "vérification des faits" ou "de l'information". Cette discipline relativement récente, rattachée au journalisme, consiste à analyser les faits relatés dans un article ou une émission, par un·e journaliste, une personnalité publique ou encore un·e expert·e, afin de s'assurer qu'ils sont avérés et qu'ils sont racontés avec honnêteté ! Est-ce que la personne omet des détails connus ou exagère d'autres événements ? Est-ce qu'elle cherche à présenter comme neutre un point de vue partisan et orienté ? Les fact-checkers (celles et ceux qui vérifient l'information) identifient ce qui peut être faux, trompeur ou manipulateur, et nous redirigent vers des sources plus fiables et crédibles.

Fake news

Bien qu'elle soit employée à tout bout de champ, l'expression fake news n'est pas du tout synonyme de "fausse information" ! En Anglais, fake signifie "faux" parce que "fabriqué" ou "contrefait", tandis que news renvoie strictement à l'actualité telle qu'elle est énoncée dans les journaux. En ce sens, la théorie de la Terre plate, parce qu'elle est très ancienne, n'est pas du tout une fake news !

Les fake news sont donc des informations trompeuses ou fausses, dont les auteur·es ont repris le style et les codes du journalisme traditionnel pour les rendre crédibles. La publication de fake news est souvent motivée par l'objectif de diffamer, de porter atteindre à la réputation d'une personne ou d'un groupe. Elles contribuent fortement à alimenter les croyances complotistes. Par ailleurs, leur prolifération au moyen d'internet et des réseaux sociaux est un des facteurs qui expliquent et accentuent la défiance des citoyen·nes envers des sources d'information fiables et certifiées (médias traditionnels, institutions scientifiques, communications des Etats, etc).

Pseudosciences

Est défini comme pseudoscientifique une théorie ou un raisonnement qui imite le style et reprend les codes de la science tout en se soustrayant à ses principes et ses procédures normales. En effet, les scientifiques se spécialisent dans un domaine et forment des communautés. Les géographes peuplent les départements de géographie, tandis que les mathématicien·nes occupent les facultés de mathématiques à l'Université. Ils/elles publient des articles sur leurs recherches, autant qu'ils/elles lisent et commentent mutuellement leurs travaux afin d'acquérir des connaissances et s'assurer que les propos de leurs pairs sont réalistes, cohérents, bien argumentés et ouverts à la discussion. Au contraire, les pseudosciences se rendent inaccessibles à toute évaluation critique. Elles reposent souvent sur des affirmations exagérées et absolues, s'approprient un style savant, se rattachent à des titres académiques, ou font référence à des pratiques “traditionnelles”, “étrangères” ou “exotiques” dont on ne connaît pas grand-chose pour paraître plus crédibles.

Meme

Les memes sont des objets culturels qui ne pourraient pas exister sans internet et les réseaux sociaux. Ils peuvent prendre la forme d'images (photos, vidéos, gifs), de sons, de textes ou d'expressions auxquels les membres de communautés en ligne plus ou moins étendues font régulièrement référence parce qu'ils 

  • sont très faciles à diffuser à ses ami·es ou sa famille, par un simple copier/coller par exemple,

  • ont une visée humoristique ou satirique, car ils juxtaposent des éléments qui n'ont, en apparence, aucun rapport entre eux,

  • et enfin, font référence à la pop culture, au cinéma, à des dessins animés, à des stéréotypes ou encore à des événements très connus !

Parce qu'ils sont si drôles et partagés par d'autres, les memes sont des vecteurs très efficaces de messages partisans et peuvent contribuer à renforcer l'adhésion à des systèmes de pensée fermés. 

L'outil Pareidolia propose des clefs d'analyse des images pour s'interroger sur ce que l'on voit et les interprétations possibles des images.

Troll

Les trolls sont sortis des livres de conte pour envahir internet ! En ligne, on appelle troll une personne qui partagent des publications ou des commentaires volontairement offensants, irrespectueux et totalement hors de propos au sein d'une communauté plus ou moins large. Son objectif est de déstabiliser les échanges entre utilisateur·ices en générant de fausses polémiques et des réactions intenses, qui vont du rire à l'indignation. Attention ! Le fait de troller peut relever du cyberharcèlement ! (Voir l'UNICEF)

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